La FNSEA, l’APCA et EDF Renouvelables France ont signé, le 19 janvier 2021 à Paris, une charte tripartite de bonnes pratiques.
Dans un contexte de développement de projets de centrales photovoltaïques au sol, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a synthétisé l’ambition commune de « développer l’agrivoltaïsme au sol » en résolvant une équation d’équilibriste, celle « d’assurer la pérennité de la production agricole, tout en protégeant le foncier ». Rappelons que des objectifs nationaux ont déjà été fixés par le ministère de la Transition écologique par décret de programmation pluriannuelle de l’énergie d’origine renouvelable, à raison de deux appels d’offres par an à hauteur de 1 GW par période depuis le deuxième semestre 2019 jusqu’en 2024. Jusqu’à présent, le développement de ces projets au sol étaient menés principalement sur des terrains non agricoles (friches industrielles, anciennes décharges…), mais au vu des objectifs, ce sont « 15 000 à 20 000 ha », soit une production d’environ 30 GW, qui à terme seraient nécessaires. « Cela paraît possible aujourd’hui, mais il faut se parler », a complété Bruno Bensasson, PDG d’EDF Renouvelables, qui a martelé que l’esprit de cette charte est la « concertation », inscrite dans la durée, la « co-activité harmonieuse énergie-agriculture », la « responsabilité » en s’engageant sur le long terme et « l’innovation », avec « beaucoup d’innovations techniques et technologiques ». Par exemple en verger, des panneaux intégrés aux filets paragrêle qui permettent d’avoir un effet encore plus limité du vent.
Au-delà de la question de la souveraineté alimentaire, produire de l’énergie est aussi un complément de revenus agricoles. « Je pense au cas des cerisiers victimes de Drosophila suzukii. Installer des installations photovoltaïques permet d’amortir les coûts de replantation, qui sont de l’ordre de 40 000 €/ha », a renchéri Christiane Lambert. Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture, a pour sa part rappelé le rôle territorial de celles-ci, « accompagnatrices de projets », avec déjà 160 conseillers sur le terrain mobilisés. Et également gardiens du temple, en émettant un avis sur lesdits projets. « La face plus sombre, c’est par exemple des projets très consommateurs de terres agricoles, où l’agriculteur servirait d’alibi. On sera présent pour évaluer les projets au cas par cas. » La charte a pour vocation à être développée dans les territoires, avec passage en CDPENAF* pour avis à l’échelle départementale. Précisons enfin qu’il n’y a pas d’exclusivité de cette charte, d’autres développeurs travaillant sur le solaire, mais une volonté commune d’un développement maîtrisé.
* Commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers