Souveraineté, recherche expérimentale, conservation et protection des cultures de condiments et poireaux étaient au programme de la dernière journée nationale du CTIFL.
Le 30 janvier dernier, le CTIFL de Balandran, à Bellegarde (30), a organisé une journée dédiée aux alliacées. L’événement a réuni des producteurs, des chercheurs et des experts pour discuter des défis et des opportunités liés à la culture et à la commercialisation des alliacées, qui comprennent notamment l’ail, l’oignon, l’échalote et le poireau. Il a débuté par des présentations sur les dernières avancées en matière de techniques de production. Méthodes de plantation, de fertilisation et de gestion de l’eau ont été abordées, mettant en lumière les pratiques innovantes visant à améliorer le rendement et la qualité des cultures. Les stratégies de gestion des maladies et des ravageurs, ainsi que les tendances du marché et les exigences de qualité, ont également été exposées.
Côté production, les volumes d’ail, d’oignon et d’échalote ont augmenté au sein de l’Europe, tandis que le poireau a montré une certaine stabilité. Selon Mathieu Serrurier, chargé d’étude au CTIFL, la France se positionne en tant que 3e producteur européen en oignon, avec 733 000 tonnes (moyenne 2020-2022, source Eurostat) — le 1er étant les Pays-Bas avec 1 704 000 t –, mais 1er en échalote (60 000 t) et poireau (171 000 t). Quant à l’ail, elle se situe, avec ses 26 000 t, loin derrière l’Espagne et ses 289 00 t.
L’origine France se montrant donc dominante pour ces espèces, hormis l’ail, comment les valoriser en production comme à la vente ? L’autoapprovisionnement en oignon est de 85 % : il a augmenté de 12 % en dix ans. En échalote l’offre française se monte à 90 % et le poireau à 87 % (+5 % en dix ans). Les alliacées sont achetés en hypers, supers et EDMP, pour les trois quarts des volumes. L’oignon plaît majoritairement aux familles, tandis l’ail plaît davantage aux seniors. Si les condiments constituent un « fleuron de la gastronomie française », selon Céline El Boukili, responsable régionale du CTIFL, le poireau demeure « un aliment de base, frais, instable ». Et pour ce dernier, la segmentation s’effectue par les calibres et les emballages, pas par les variétés, contrairement à l’oignon, par exemple, à la filière très structurée et où des tendances se dessinent, comme avec le succès de l’oignon rouge, récemment. Le poireau se heurte à des difficultés de production, tandis que les acheteurs demandent du qualitatif et de la HVE. Siqo, merchandinsing (comme chez Carrefour qui a investi sur le facing et les bonnes rotations), innovation permanente… semblent les solutions. En mettant l’accent sur l’innovation, la durabilité et la qualité, cette journée du CTIFL a contribué à renforcer la collaboration entre les différents acteurs de la filière, dans le but de répondre aux défis actuels et de saisir les opportunités futures dans le domaine des alliacées.