L’association et la démarche du même nom, créée en 2004 et labellisée en 2010, vise plus que jamais « l’excellence » et engage des moyens supplémentaires pour y parvenir.
L’annonce a été officialisée le mardi 1er juin dernier par Geoffroy Cormorèche, président de Demain la Terre et associé gérant de l’entreprise du même nom, qui produit de la betterave rouge au nord de Lyon, et Marc de Nale, directeur général : désormais, Guillaume Gomez se positionne comme ambassadeur de la démarche de la « troisième voie » Demain la Terre. Celui-ci n’est autre que l’ancien chef des cuisines de l’Élysée, ayant quitté son poste en début d’année et nommé depuis ambassadeur de la gastronomie française par le président de la République. « C’est un parrainage qui nous est cher. Il a un regard très bienveillant sur notre démarche. Nous espérons pouvoir l’accueillir dans une exploitation adhérente rapidement », a indiqué Geoffroy Cormorèche lors d’une visio-conférence dédiée au bilan 2020 et aux perspectives 2021 de la démarche. Et ce partenariat nouveau est sans doute le fruit des relations institutionnelles que l’association a savamment tissées depuis plusieurs années (interprofession, ministères, Élysée…).
Au-delà de cette annonce, l’association de « producteurs et transformateurs de fruits et légumes engagés pour une agriculture responsable » ambitionne de renforcer plus encore ses engagements, notamment sur les thématiques sol/vie du sol/agronomie/substrats, emballages, pertes alimentaires, intégrées parmi soixante-dix critères transversaux et spécifiques aux différentes filières produits, autour des trois piliers du développement durable. Ces approfondissements aboutissent aujourd’hui à un partenariat cadre Inrae-Cirad pour étudier les liens entre méthodes de production, caractéristiques nutritionnelles et lien santé. Un vrai sujet de fond, de longue haleine et ardu, mais que la société réclame. Demain la terre souhaite également ouvrir la démarche à de nouveaux adhérents et aller au-delà des fruits et légumes. Un pas a été franchi avec la création du collectif de la troisième voie réunissant Blanc-Bleu-Cœur, la filière CRC, les Vignerons engagés et récemment le collectif Mr Goodfish (pêche et aquaculture). Enfin, l’association s’attèle à un autre chantier de taille : mieux communiquer vers le consommateur. Un budget communication autour de 200 000 €, en « constante croissance », est prévu pour y parvenir en misant en priorité sur le digital avec une présence « ad hoc » et, pour la première fois, sur les écrans TV. Ce volet devrait être renforcé conjointement par les diverses actions promotionnelles et de mises en avant en magasins, développées avec l’ensemble des partenaires distributeurs (restauration collective, grande distribution, grossistes et primeurs). La prise de parole de Didier Marques, président de l’UNCGFL et grossiste à Rungis, a témoigné de la force des relations commerciales partenariales qui se sont tissées au fil du temps entre les entreprises de Demain la Terre et leurs clients.
Au final, on peut mesurer aujourd’hui le chemin parcouru par ce club de pionniers, qui au départ a cherché à performer sur des critères du développement durable, dans une démarche propre en cherchant les meilleures alternatives possibles, et qui aujourd’hui a essaimé, grandi, s’est ouvert à de nouveaux types d’entreprises et s’est structuré. « Aucune porte n’est fermée quand la philosophie correspond bien à celle de Demain la Terre. Nous avons le souhait de continuer à ouvrir l’adhésion à de nouvelles entreprises avec de nouveaux produits sur de nouveaux territoires, ce qui permettra de continuer à étoffer les gammes de produit », précise Geoffroy Cormorèche.
Demain la Terre regroupe désormais 23 entreprises adhérentes (dont deux récents adhérents en France, Verte Vallée et Le Clos Rabelais, et une première certification à l’international avec l’Union maraîchère de Genève pour le marché domestique suisse), soit 400 producteurs sur 7 500 ha, pour un CA cumulé avoisinant les 700 M€. En 2020, plus de 200 000 t de fruits et légumes ont été labellisés « Demain la terre » (+ 21 % par rapport à 2019), soit près de 2 % de la production française de fruits et légumes, pomme de terre comprise.