La démarche « C’est qui le patron ?! », qui part des consommateurs pour rémunérer « au juste prix » les producteurs, lance trois nouvelles actions pour les fruits et légumes.
À l’issue du Forum végétable à Paris le 28 mars dernier, l’équipe de la démarche citoyenne « C’est qui le patron ?! », portée par Nicolas Chabanne, son cofondateur, a présenté trois actions destinées à être étendues à une échelle nationale : « l’étiquette solidaire » (officiellement lancée lors du dernier Salon de l’agriculture, le 2 mars dernier), « Gustatif et solidaire », le repère solidaire en rayon de fruits et légumes de saison, et « Les Gueules cassées », nouvel épisode, avec un objectif de juste rémunération, contrairement à certains essais de commercialisation de fruits et légumes « moches » par le passé. Point commun entre ces initiatives : elles visent avant tout la filière des fruits et légumes.
Après le succès retentissant de la marque du consommateur « C’est qui le patron ?! » en filière lait depuis 2015, les 14 000 sociétaires engagés dans la démarche veulent contribuer avec la même méthode à la souveraineté alimentaire en fruits et légumes, c’est-à-dire « protéger nos producteurs locaux en favorisant leur juste rémunération » et « limiter le gaspillage, quand on sait que 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année », ont indiqué Nicolas Chabanne, Renan Even, président de Sols & Fruits – Gustatif et solidaire, et Elsa, consommatrice sociétaire de la démarche, qui, après cinq années de coordination à C’est qui la patron ?!, va s’occuper plus spécifiquement de la démarche des Gueules cassées.
Un repère solidaire
Chaque initiative a son positionnement : les Gueules cassées sur la lutte antigaspi ; Gustatif & solidaire qui réhabilite le patrimoine gustatif de variétés anciennes ou confidentielles, en cherchant à valoriser « au juste prix » cette qualité (fraise Capella, pommes Patte de loup, Cox Orange…), fédérant 109 producteurs à ce jour produisant sur sol vivant et 500 magasins engagés (grande distribution et épiceries fines) ; et enfin l’étiquette solidaire, qui veut aller plus loin que la mention du « juste prix » sur un emballage.
Concrètement, il s’agit d’un repère solidaire directement apposé en magasin, assurant à la fois « la juste rémunération des producteurs et la vérification par nous, consommateurs », a expliqué Nicolas Chabanne. Concrètement aussi, elle implique l’engagement : le producteur comme le consommateur sont libres de venir retirer l’étiquette en magasin si la rémunération du producteur ne suit plus.