Savéol imagine son avenir avec de la croissance

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    La coopérative Savéol n’a pas échappé à l’année 2024 contrastée, avec un recul de sa production mais la progression de son chiffre d’affaires. Ce qui ne l’empêche pas de se projeter à long terme en envisageant une progression de ses surfaces.

    © végétable

    La coopérative finistérienne (de Plougastel-Daoulas) Savéol a bouclé 2024 avec moins de tomates (74 000 t contre 76 000 t un an plus tôt), mais avec un chiffre d’affaires en légère progression (+1,5 % à 238 M€, à 82 % en tomate). Les surfaces de production sont pourtant stables : Savéol compte 124 exploitations maraîchères pour 220 hectares de tomates, 50 hectares de fraises (3 000 tonnes de production) et une quinzaine d’hectares en produits de diversification (mini poivrons, aubergines, concombres…). Le manque d’ensoleillement du printemps a simplement freiné la production finale et soutenu les prix.

    Les ventes ont suivi toute l’année, marquant ainsi « l’attachement du consommateur à la marque Savéol », selon son président, Pierre-Yves Jestin. Il se réjouit de la généralisation des emballages carton dans la gamme, propices à des packagings « attrayants selon les moments de l’année, comme ce pack de la Saint-Valentin proposé cette année ».

    Il se félicite aussi d’avoir démocratisé les tomates cerises, dont on fête les 30 ans de présence sur le marché français cette année et qui représentent « un tiers du chiffre d’affaires de Savéol ». La coopérative est également le plus gros apporteur (13 000 t) de la gamme « cultivée sans pesticides », lancée conjointement avec Prince de Bretagne et Solarenn.

    Une politique dédiée

    Dans le mouvement pour une plus grande souveraineté alimentaire, Savéol estime avoir un rôle à jouer. « Notre produit ultra frais répond parfaitement à cette demande », explique Thierry Gallou, directeur général de Savéol. « Il ne tient qu’à nous d’y répondre. » Savéol envisage d’accroître ses surfaces, donc sa production à terme. Pierre-Yves Jestin parle de 5 % de surfaces en plus d’ici 2030 et même de 10 % à horizon 2035. La coopérative bretonne installe en moyenne deux ou trois producteurs actuellement.

    Elle prévoit d’amplifier ce mouvement dans les prochaines années avec une politique dédiée. « Nous allons donner un coup de pouce aux dossiers. Nous devons aller plus loin que les partenariats des années passées », précise Thierry Gallou. Éventuellement « participer au capital » des futurs exploitants le temps qu’ils se lancent. « Nous ne devons pas laisser passer des projets. »

    Pour Bruno Parmentier, auteur conférencier invité à l’assemblée générale de Savéol, le 10 avril dernier, la production sous serre, de tomates et autres légumes, a de l’avenir : c’est une production « efficace, stable, fiable… et écologique », dont le développement permettrait de réduire « notre dépendance aux importations ».

    Il estime que le niveau des importations actuelles (plus de 300 000 t selon son estimation) représente 700 hectares de surfaces. Il suffirait donc de créer à l’échelle de la France 1 000 hectares supplémentaires pour que la France redevienne exportatrice !