Le melon a échappé en grande partie à l’épisode désastreux du gel printanier, même s’il n’a pas été épargné. On peut raisonnablement estimer que les prévisions de plantation sur le type charentais – et non de récolte – pour la campagne 2021, dévoilées par l’AIM (Association interprofessionnelle melon) le 11 mai lors des « mardis de Medfel », reflètent la tendance sur le marché du melon pour cette saison 2021.
Nous ne reviendrons pas en détail sur les prévisions du Maroc et de l’Espagne, déjà publiées dans nos Cahiers melons parus en supplément de l’édition de végétable de ce mois de mai. Précisons simplement que, pour le Maroc, la stabilité prédomine sur les surfaces, pas les rendements, qui restent inférieurs d’environ 25 % en moyenne, du fait des aléas climatiques de la saison. La fin de campagne est prévue à fin mai. Sur l’Espagne, sur les 4 800 ha en prévision, on observe une baisse dans les deux grandes régions de production que sont Séville et Murcie-Alicante, soit – 250 ha au global. À noter que la précocité est toujours recherchée, pour éviter le « télescopage » des cultures Espagne/France en saison.
En France, les prévisions atteignent cette année les 11 650 ha, avec une hausse notoire de +250 ha dans le bassin camarguais (sur les 5 650 ha du sud-est), mais une stabilité toute aussi remarquable dans les deux autres grands bassins de production que sont le centre-Ouest (2e bassin avec 3 500 ha) et le Sud-Ouest avec 2 400 ha. On relève une progression des surfaces sous serre, ce qui témoigne de la volonté d’une reprise de risque sur le créneau précoce et, dans le même temps, d’allonger le plus possible sur la fin de campagne. Enfin, précisons que le melon échappe en grande partie à l’épisode climatique catastrophique de ce printemps sauf quelques parcelles impactées sur les cultures précoces peu couvertes. Le climat a été favorable aux mises en place avant l’épisode de gel, puis au démarrage correct des premières mises en place après le gel, même si les sols sont en déficit hydrique dans le Centre-Ouest à l’heure où nous écrivons ces lignes.
En revanche, l’épisode de gel a « peut-être » eu de l’influence sur la hausse des surfaces : « Il n’est pas impossible qu’il y ait eu quelques velléités à la hausse des surfaces, non chiffrable à ce jour, suite aux annonces de pénuries sur certains fruits d’été. Si c’est le cas, cela concernera des plantations prévues sur la dernière partie de campagne », avance Marion Mispouillé, animatrice de l’AIM. Les représentants de l’AIM préfèrent jouer la prudence : « N’oublions pas que 250 ha de hausse ne représente que 2 % au global. Ne nous focalisons pas sur cette progression des surfaces, au final c’est la qualité de la production qui fera la différence », rappelle Jérôme Jausseran, responsable communication de l’AIM.
Le melon français devrait donc être présent dès mai-mai pour les abris chauffés, puis fin mai pour les cultures sous abri non chauffées. Avec une arrivée des melons sous chenilles prévue début juin. La présidente de l’AIM, Myriam Martineau, résume simplement : « Tout reste à faire en melon… Nous allons nous souhaiter une bonne campagne ! »
Précisons enfin que l’AIM développe pour l’été 2021 une stratégie de communication qui se veut offensive, pour « donner envie de consommer du melon et multiplier les occasions, les usages ». L’association interprofessionnelle mise sur les réseaux sociaux au travers de publications régulières et d’événements, comme un jeu concours prévu durant la deuxième quinzaine de juillet et l’intervention de 4 influenceurs à différents moments de la campagne. En matière de création de contenus, de nouvelles recettes vont être publiées, promouvant différents moments de consommation, du petit-déjeuner au dîner, et des vidéos vont être tournées, mettant en lumière les différents terroirs et le savoir-faire des producteurs.
À venir : notre « dossier melon », dans végétable n°389, de juin 2021.