Marqueur de rupture saisonnière sur les étals, la pomme de terre de primeur conserve une bonne notoriété, mais ses spécificités sont de moins en moins connues. Quatre pistes sont identifiées pour y remédier et faire décoller ses ventes.
94 %, c’est le taux de notoriété de la pomme de terre de primeur auprès des Français, selon une étude* réalisée mi-2024 auprès d’un échantillon de 1 029 personnes, représentatif de la population française. « Même si ce taux est stable depuis 2016, nous notons que les consommateurs connaissent de moins en moins ses caractéristiques (peau lisse et fine, petite taille, texture fondante…), ainsi que la période à laquelle elle est présente sur les étals », reconnaît François-Xavier Broutin, responsable des affaires économiques du CNIPT.
Les primeurs sont, comme les pommes de terre de conservation, majoritairement achetées en hyper ou supermarché (53 %). « Cependant, plus de mixité dans les lieux d’achat est observée, avec 41 % des achats réalisés au marché ou chez le primeur et 27 % en magasin spécialisé en fruits et légumes (+6 points vs 2021) », souligne-t-il. Son choix est toutefois de plus en plus conditionné par le prix (66 % vs 57 % en 2021), et de moins en moins par son l’origine (61 % vs 69 % en 2021).
« L’achat des pommes de terre de primeur est motivé avant tout par le goût (64 %), parce que c’est un produit saisonnier (45 %) et aussi parce que ça change des pommes de terre “classiques” (39 % vs 34 % en 2021) », continue-t-il. La primeur est appréciée pour le plaisir qu’elle procure lorsqu’on la consomme (72 %), pour sa qualité (71 %), et pour les recettes printanières/estivales qui lui sont associées (65 %). Elle voit aussi son rapport qualité/prix s’améliorer (34 % vs 28 % en 2021) tout comme son délai de conservation (34 % vs 26 % en 2021).
Quatre pistes ont été identifiées
« En revanche, sur le plan nutritionnel (capacité à faire des plats équilibrés) et sur la légèreté du produit, elle renvoie une image plus mitigée qui peut encore être améliorée », précise le CNIPT. Du côté des freins, 34 % des non-acheteurs estiment ne pas en avoir besoin et 27 % ne pas y penser. 25 % n’en achètent pas, car ils la trouvent trop chère. « Par conséquent, un prix plus accessible (pour 72 % des non-acheteurs), une conservation plus facile (59 %), ainsi qu’un accès simplifié au produit/une plus grande disponibilité en magasin (59 %) favoriseraient l’acte d’achat », résume François-Xavier Broutin.
Ainsi, quatre pistes ont été identifiées pour mettre en avant la pomme de terre de primeur : travailler la présence à l’esprit tout en étant pédagogue sur les caractéristiques spécifiques de la primeur (saisonnalité, calibre, fraîcheur…) et sur ses qualités nutritionnelles ; continuer à mettre en avant la saisonnalité, la fraîcheur et la diversité des recettes possibles avec elle en s’appuyant notamment sur la dernière campagne TV ; valoriser son goût unique et ses différentes utilisations possibles via des dégustations ou ateliers directement dans les points de vente ; ou encore valoriser l’origine France, les engagements environnementaux et sociétaux.
* Cofinancé par le CNIPT et France Agrimer, cette étude « Usages et attitudes des Français vis-à-vis de la pomme de terre de primeur 2024 », réalisée par Opinion Way, avait pour but de faire un état des lieux, dix ans après la première vague de mesure (2014, puis mesures intermédiaires : 2016, 2019 et 2021).