Nouveaux essais à l’antenne CTIFL de Brindas

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    La dernière visite d’essais « légumes périurbains » a réuni de nombreux participants en quête de nouvelles solutions.

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    Projet Esprit, où l’on voit le système cultural et les thermitubes au premier plan. © végétable

    Une centaine de participants se sont déplacés le 2 juillet dernier les professionnels à l’antenne CTIFL de Brindas (ex-Serail) pour une visite d’essais « légumes périurbains ». Une antenne spécifique dans son positionnement, développant de nouveaux moyens, et surtout de nouvelles cultures comme la tomate ou la framboise hors sol (lire plus bas), avec l’adhésion toute récente de l’antenne à la coopérative Sicoly dans les Monts du Lyonnais.

    « Nous sommes au début d’un transfert des techniques de la serre vers les abris froids », ont introduit Éric Brajeul (directeur du centre CTIFL de Carquefou, auquel est rattachée l’antenne de Brindas depuis un an) et Émilie Leray, responsable opérationnelle du site de Brindas. La date de cette visite d’essai correspond aussi à la dissolution officielle de la Serail, un an après le rachat de son fonds de commerce par le CTIFL, avant liquidation prévue en fin d’année.

    Plusieurs projets et premiers résultats d’essai été présentés, qui illustrent les nouvelles orientations. À noter, en particulier, la présentation de nouveautés techniques et technologiques parfois déjà utilisées par les professionnels (apport de fraîcheur par drone, sondes et capteurs sans fil, conservation de chaleur par thermitubes…).

    Projet « Esprit ». Il s’agit ici de tester une modernisation des systèmes de production maraîchers et horticoles sous abris froids, avec transfert technologique des serres chauffées vers les abris froids. Démarré en 2023 avec un essai sur tomate (variété Cindel non greffée), le projet est cofinancé par la Région Aura jusqu’en 2025. But global : répondre à la demande de massification de la production de légumes de manière durable en zone périurbaine, en s’affranchissant des contraintes climatiques. Deux objectifs opérationnels : répondre à l’allongement de calendrier cultural et avancer en termes de précocité. Plusieurs sociétés ont fait la démonstration de leurs outils : fraîcheur avec le blanchissement des serres par drone, installation de thermitubes (hydroaccumulateurs de chaleur en place dès la plantation, qui permet par exemple d’éviter le gel sous la structure), sondes Weenat de température et d’humidité et capteurs sans fil d’intensité lumineuse.

    Projet PAHG-2S (2023-2025). Il s’agit ici d’une étude scientifique et sociétale pour une solution de biocontrôle en réhabilitant une solution ancestrale : la phagothérapie. C’est-à-dire d’une utilisation de virus (phages) visant à détruire des bactéries phytopathogènes. L’enquête se fait en filières salades et noix. Dans l’essai à Brindas, qui démarre, aucune intervention chimique n’a été effectuée.

    Projet Adict (Adaptation des itinéraires culturaux face aux changements climatiques). Le poivron en culture de plein champ est ici testé dans son itinéraire sous l’influence de plusieurs variables agronomiques : associations culturales avec melons et haricots (pour l’ombrage), palissages vertical ou horizontal, plantation d’engrais vert, etc. Les premiers résultats semblent montrer que le rendement des poivrons est plus faible lorsqu’ils sont associés à une culture secondaire (mais bon rendement en melon), et la conduite en triple rang semble la meilleure dans les conditions locales. D’autres essais variétaux sont menés en fenouil (créneaux d’été) et oignons.

    Projet MIPS 2, après le précédent mené en 2019-2022. Il s’agit de poursuivre l’évaluation de systèmes de maraîchage intensif sur de petites surfaces, en particulier la viabilité économique. Un programme qui répond à la forte attractivité du secteur maraîcher par de nouveaux profils non issus de l’agriculture. Les premiers résultats technico-économiques semblent confirmer la faisabilité d’un système maraîcher microferme de moins de 1 ha (données obtenues pour une surface de 760 m2 extrapolées à une exploitation de 7 000 m2). Mais est-ce qu’un revenu disponible estimé à 20 882 € est viable pour tous ?

    Projet « confiture ». Nouveau virage avec un essai de conduite optimisée de la framboise en culture hors sol pour lutter contre les ravageurs, avec des produits de biocontrôle, en partenariat avec Adyda et Invenio. Les premiers résultats sont attendus après la saison 2024.

    Démonstration de mise en place des thermitubes. © végétable
    Projet « confiture ». © végétable