« No deal » entraînerait le chaos pour les entreprises alimentaires à la frontière irlandaise

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    Les experts en matière de politique alimentaire tirent le signal d’alarme : une sortie de l’UE sans accord pourrait entraîner un accroissement des coûts et des formalités administratives pour les entreprises alimentaires opérant en Irlande du Nord et en République d’Irlande, avec un impact négatif probable sur les consommateurs et la santé publique.

    Selon un nouveau rapport, publié dans le cadre de la série « Food Brexit Briefing » du groupe de travail Food Research Collaboration basé à City University of London, un Brexit sans accord pourrait conduire à un bouleversement de l’approvisionnement alimentaire en Irlande, en raison de contrôles douaniers sur les aliments importés en Irlande depuis le Royaume-Uni. En effet, la République d’Irlande est dans l’obligation légale d’imposer des contrôles du côté irlandais de la frontière. Le Dr Rosalind Sharpe, du groupe de travail Food Research Collaboration, a déclaré : « Depuis l’accord du Vendredi saint (Good Friday Agreement), les secteurs alimentaires se sont bien intégrés des deux côtés de la frontière. Les exploitations agricoles et les entreprises alimentaires, quelle que soit leur taille, ont besoin de pouvoir expédier facilement des produits de l’autre côté de la frontière. Un Brexit sans accord leur couperait l’herbe sous le pied. Certaines d’entre elles pourraient faire faillite en l’espace de quelques jours. »

    Gary McFarlane, directeur du Chartered Institute of Environmental Health Northern Ireland (Institut agréé pour la santé environnementale en Irlande du Nord), a annoncé : « C’est un sérieux problème, aussi bien pour les entreprises alimentaires que pour les autorités publiques en Irlande du Nord. Il n’existe à l’heure actuelle pas assez de ressources ni de professionnels qualifiés pour aider les très nombreuses entreprises qui seront touchées par le Brexit à gérer les documents nécessaires au commerce transfrontalier. Sans ces ressources, elles risquent de perdre ce marché. Et cela mettra en péril leur viabilité à long terme, avec tout ce que cela implique. »

    Le rapport avertit également que la hausse des prix et la restriction de l’approvisionnement risquent de concerner principalement les fruits et les légumes, aliments qu’il est recommandé de consommer davantage. Selon le professeur Erik Millstone, de l’Université de Sussex : « Un Brexit sans accord met en péril la sécurité alimentaire au Royaume-Uni, mais c’est sur l’Irlande du Nord que pèsera la plus grande menace. Une frontière dure entraverait la circulation de matières premières et de produits, ce qui entraînerait une hausse des prix et une réduction de l’approvisionnement des deux côtés de la frontière.  Cela risquerait de mettre en péril la viabilité financière des fermiers et des entreprises alimentaires, et conduirait à une hausse des prix et à une détérioration du régime alimentaire des consommateurs, en particulier dans les foyers les plus pauvres. »