Mi-septembre, les récoltes de pommes de terre sont déjà bien avancées, mais de nombreux hectares restent encore à arracher.
En Europe, le NEPG, groupement des producteurs de pommes de terre du nord-ouest européen, estime que les rendements des pommes de terre de consommation (plants et fécule exclus) sont au niveau de la moyenne des cinq dernières années et s’attend à une production de 27,9 millions de tonnes. « Les superficies ont augmenté de 1,4 % par rapport à l’an dernier et la récolte de 3,8 % », note le NEPG. « Mais cette dernière n’est pas aussi importante qu’en 2017, avec ses 29,6 millions de tonnes récoltées. » Cette récolte moins importante qu’elle n’aurait pu l’être est due aux coups de chauds du printemps et à la canicule de l’été. Ceux-ci ont freiné la croissance des tubercules et conduit à une grande hétérogénéité de rendement entre les zones de production, surtout dans les secteurs où l’irrigation n’est pas présente.
Dans le détail, La France, pour sa part, devrait récolter 6,74 Mt, soit 6,9 % de plus que l’an dernier et près de 16 % de plus que la moyenne des cinq dernières années. L’Allemagne suit le même niveau avec 8,55 Mt (+ 7 % vs 2019 et + 10 % vs la moyenne des cinq ans). Alors que la Belgique, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, où très peu de surfaces sont irriguées, s’attendent à des récoltes moindres par rapport à la moyenne quinquennale, respectivement 4,17 Mt (- 0,1 %), 3,62 Mt (- 0,9 %) et 4,8 Mt (+ 1,8 %).
« La demande des usines de transformation progresse de nouveau, mais sans atteindre le niveau d’avant la crise du coronavirus », souligne le NEPG qui s’attend à ce que « les prix du libre restent à un niveau bas au moins jusqu’à la fin de l’année et peut-être même au-delà ».
Le marché des pommes de terre fraîches se porte, lui, légèrement mieux. Mais face au déséquilibre entre l’offre et la demande, le NEPG conseille aux producteurs de « reprendre le contrôle de l’offre et d’être acteurs de leur propre avenir », en réduisant leur superficie de pommes de terre pour l’an prochain. Et de conclure par : « Il ne sert à rien de planter des pommes de terre dans le contexte de prix bas actuel ! » Malheureusement, cette injonction risque une fois de plus de rester vaine. En Europe les surfaces de pommes de terre ont progressé de 8,1 % en cinq ans. La France caracole même en tête avec + 14,7 %, suivie par l’Allemagne (+ 9,8 %) et la Belgique (+ 6,8 %). Seuls les Pays-Bas (+ 2,2 %) et la Grande-Bretagne (+ 1,8 %) contiennent la progression.