Les fruits et légumes frais semblent mieux résister que d’autres produits frais face à l’inflation globale, selon le baromètre d’Interfel.
La confiance envers les fruits et légumes frais reste élevée et constante depuis trois ans, avec toutefois quelques ajustements dans les habitudes d’achat. À l’occasion du Salon international de l’agriculture, à Paris le 27 février, Interfel a dévoilé les résultats de son traditionnel baromètre pour l’année 2022, issu d’une enquête en ligne réalisée par l’institut CSA. 93 % des consommateurs ont toujours confiance dans les fruits et légumes frais, qui échappent relativement à la crise du pouvoir d’achat. Cette confiance repose essentiellement sur l’origine des produits, premier facteur de réassurance, cité spontanément par 31 % des Français, qui progresse de 5 points sur un an et passe juste devant l’aspect des produits (29 %).
On note une baisse de la satisfaction au sujet du prix des fruits et légumes frais (37 % se disent satisfaits du prix en 2022 contre 52 % en 2020), mais cette perception n’est pas un frein à leur achat. Car 4 Français sur 5 affirment ne pas avoir réduit leurs dépenses en fruits et légumes. Le critère prix a repris 8 points dans les critères d’achat à 39 % en 2022. « Pour affronter cette inflation, les consommateurs déploient différentes stratégies. Ils comparent d’autant plus les prix en magasin et entre différents points de vente. Ils déclarent également restreindre les achats de fruits et légumes hors saison », a détaillé Interfel.
Et bien que les Français accordent toujours une grande confiance aux différents labels et aux logos (Vergers écoresponsables, Agriculture bio, Zéro résidu, Fruits et légumes de France), le contexte économique les pousse à réduire leurs achats sur ces catégories. 46 % expliquent procéder à un « glissement de gamme » pour gérer l’inflation sur les produits alimentaires. Globalement, les consommateurs ne sont pas sereins face à l’avenir, avec 19 % qui se montrent très inquiets face au contexte économique. Mais 66 % des Français, plus particulièrement les jeunes, ont aussi été sensibles à l’actualité autour du changement climatique, notamment à la problématique du manque d’eau en 2022. A contrario, les interrogations autour des pesticides connaissent leur score le plus bas depuis 2014, avec 36 % de consommateurs « très inquiets » en 2022. « Il y a sans doute une corrélation entre les sujets d’inquiétude cités spontanément par les personnes interrogées et le poids médiatique qui leur a été accordé. La météo exceptionnelle a cristallisé l’attention des médias l’année dernière », a reconnu Laurent Grandin, président d’Interfel. « Le Plan de souveraineté alimentaire devra répondre à cette vision des consommateurs, tout comme aux enjeux d’autonomie des territoires et de balance commerciale. »