Le Collectif Nouveaux Champs fait état, le 21 février, des progrès de la démarche, poussée par la diversification de l’offre de produits labellisés aux rayons surgelés et épicerie.
Après cinq années d’existence, le label ZRP (Zéro résidu de pesticides) progresse malgré une ambiance morose, au niveau géopolitique comme au niveau commercial. Mais Gilles Bertrandias, président du Collectif Nouveaux Champs, l’assure, « acheter un produit bon pour la santé et origine France sont des critères d’achat qui s’installent durablement. Cela répond aux besoins des consommateurs ». C’est ce qui a permis de poursuivre la croissance, avec 7,8 millions d’acheteurs en 2022, contre 6,3 avant la crise Covid. Et, l’offre s’étoffe, confirmant la transversalité du label, en investissant les rayons surgelés et épicerie (pâtes), en partenariat avec certaines enseignes, Intermarché en tête. 87 % du chiffre d’affaires reste assuré par la famille fruits et légumes frais, dont 55 % pour la tomate. Arrivent ensuite les surgelés, loin derrière avec 6 % de CA, puis les liquides (3 %) et les fruits secs (3 %), dont les pruneaux et les noix. 220 références ont été commercialisées l’an passé, permettant d’assurer la présence du label en magasin 12 mois sur 12. Avec un chiffre d’affaires de 37 millions d’euros. « Dans le contexte 2023, avec la difficile équation prix-qualité-mode de culture, il nous faudra garder le cap et notre ADN. Notre initiative vise à transformer durablement l’agriculture française. Nous devons partager cet objectif avec les élus, les consommateurs et les distributeurs pour développer sereinement les solutions. » Gilles Bertrandias insiste sur le travail en cours pour élargir la démarche ZRP à toutes les problématiques de l’exploitation : biodiversité, climat, santé humaine, vie des sols, conditions de travail… afin de pouvoir garantir « qu’elle est bonne pour la santé mais aussi pour l’environnement. Elle est une approche globale, qui permet d’accélérer la mise en œuvre de solutions alternatives aux produits phytosanitaires ».
Interrogé sur la supposée concurrence entre le bio et le ZRP, Gilles Bertrandias estime que « les consommateurs papillonnent entre les différents labels : ils perçoivent les engagements de la filière pour produire mieux mais n’ont pas une compréhension fine des cahiers des charges ». Et il précise que « la cible du ZRP est plutôt l’acheteur conventionnel. Ce label n’est pas clivant et n’a pas de position élitiste, puisqu’on retrouve une répartition homogène de consommateurs de ZRP entre les différentes catégories socioprofessionnelles et les différents territoires ».