Deux ans après le lancement de cette nouvelle gamme, l’offre ZRP progresse sur tous les plans, que ce soit en nombre d’adhérents, de références ou en chiffre d’affaires. Et elle est présente dans presque toutes les grandes enseignes.
C’est juste avant l’ouverture du Sia que le Collectif Nouveaux Champs a convié la presse nationale, professionnelle et généraliste, pour un état des lieux approfondi de la démarche. Deux ans après son lancement, la gamme sous label ZRP (Zéro résidu de pesticides) poursuit son développement. Côté production, l’offre s’élargit avec désormais 64 entreprises adhérentes au collectif pour 36 espèces de fruits et légumes labellisées, représentant une centaine de références. Des produits transformés ont également rejoint le label, avec des jus de pomme ou encore le pruneau, ainsi que des pâtes et des vins. Et une quinzaine de nouvelles références sont en cours de labellisation pour 2020, incluant des radis, l’endive, la grenade ou encore du quinoa, et de nouveaux vins.
Les ventes montrent une croissance régulière sur 2018 et 2019, atteignant un total de 52 millions d’UVC commercialisées pour 67 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulés depuis le lancement, soit 30 000 t. Parmi la large gamme, la tomate demeure l’espèce leader, avec 52 % des volumes vendus en 2019, devant la carotte (11 %) et l’oignon (8 %). En particulier, la tomate cocktail est la référence la plus vendue, avec 8 millions d’UVC sous label ZRP en 2019.
Au niveau de la distribution, l’offre ZRP est présente dans presque toutes les grandes enseignes en 2019. Intermarché est celle qui réalise le plus de chiffre d’affaires et qui commercialise le plus grand nombre de références sous ZRP, avec 20 % de parts de marché en valeur et 29 références. L’enseigne des Mousquetaires s’est également impliquée pour réaliser des tests en rayon avec le collectif, observant une réponse positive des consommateurs à la présence des produits. En somme, « les ventes de F&L ZRP augmentent sur toute la durée de l’expérimentation », selon Gilles Bertrandias, président du Collectif Nouveaux Champs. On citera ensuite E. Leclerc et Auchan, avec respectivement 21 et 16 références en rayon pour l’année 2019. Pour 2020, des partenariats sont en construction entre le collectif et de nouveaux circuits de distribution.
Reste la question économique, avec une volonté affirmée de valoriser le surcoût lié aux exigences techniques de la démarche, estimé à environ + 30 % de coût de production. « Pour l’heure, nous sommes dans une phase d’investissement. La production labellisée ZRP est supérieure aux volumes commercialisés, ce qui correspond à une phase de développement du marché. Nous nous devons d’être capable de proposer des volumes et un calendrier large aux distributeurs », explique Patrick Larrère, producteur de carottes et choux chez Fermes Larrère, et membre fondateur du collectif. Le challenge technique est tellement élevé qu’un tiers des parcelles engagées en ZRP en début de campagne sortent de la démarche en cours de production, ce qui alourdit d’autant plus le bilan économique. Mais il en faut davantage pour décourager les membres du collectif, qui s’affirment « acteurs volontaires de la transformation agricole de notre pays » et se félicitent que le label ZRP ait atteint 16 % de notoriété en seulement deux années d’existence (selon Kantar).