Menée pendant trois ans par le GRCETA de Basse Durance, le Réseau biodiversité pour les abeilles et BASF France division agro, une expérimentation montre les vertus d’une coexistence des abeilles, et des insectes pollinisateurs, au sens large, dans un territoire arboricole. Cette étude a été conduite en partenariat avec le Domaine de Confoux – 180 ha de pommiers –, à Lamanon (13), et Christel Vitrant, apicultrice professionnelle avec 800 ruches.
Pour évaluer les performances agricoles et apicoles, une cartographie du territoire a été réalisée dans un rayon d’un kilomètre et demi autour des ruchers de Christel Vitrant. Grâce à des balances connectées, le poids des ruches a pu être observé en temps réel tout au long de l’expérimentation, même en zone de transhumance, pour suivre le développement des colonies et la production de miel. À partir de prélèvements, des analyses palynologiques (des pollens) et de résidus ont été effectuées. Le volet sanitaire était aussi important avec un comptage régulier des Varroas dans les colonies et l’analyse de Nosema, tous deux parasites des abeilles. Et un questionnaire détaillé a permis de mieux connaître les pratiques agricoles et apicoles. En complément, une étude a été réalisée sur la pollinisation des vergers sur trois variétés de pommes avec des floraisons décalées : Pink Lady, Jazz et Gala.
Et les résultats de l’expérimentation montrent une bonne dynamique des colonies avec un couvain important au printemps et une augmentation des réserves de miel en été. « Le dialogue permanent entre Christel Vitrant et moi est indispensable. C’est ce qui nous permet de construire au jour le jour une relation gagnant-gagnant. J’ai besoin de ses abeilles pour une pollinisation de qualité sur mes vergers. Et je peux leur offrir du pollen et du nectar avec des aménagements sur mesure comme l’implantation de mélilot ou de sainfoin », souligne Patrick Flinois, chef d’exploitation du Domaine de Confoux.