La salade cultivée en high-tech

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    Près de Bordeaux, la start-up Babylone Growers, spécialisée dans la production hydroponique de légumes, poursuit sa croissance en misant sur les innovations technologiques.

    © végétable

    Issu du secteur de l’IT, Daly Ketari s’est pris de passion pour l’Agtech et a lancé en 2020 une serre high-tech en hydroponie, baptisée Babylone Growers, avec une première levée de fonds d’un million d’euros. « Une première expérience réussie. Mais après la Covid, la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix et la canicule, le démarrage a été laborieux », reconnaît le directeur général et associé de la structure, implantée dans le vignoble bordelais, à Beychac-et-Caillau.

    Sur un site de 5 ha, se trouvent une serre pépinière « qui garantit une traçabilité de la graine au produit fini grâce à une appli web » et une serre de production en hydroponie hors sol. Équipée de 6 hauteurs de gouttières alimentées par un circuit de solution nutritive en circuit fermé, cette serre permet de cultiver 35 pieds par mètre carré, majoritairement des salades (laitues, feuilles de chêne verte et rouge, batavia) cultivées sur minimousses avec des racines artificielles, sans traitement phytosanitaire.

    « Nous testons différentes variétés en partenariat avec les semenciers et nous réalisons également des tests de culture de salade iceberg, de basilic, et bientôt d’autres herbes aromatiques. » Récoltées sans racine, car « en France il n’y a pas de marché pour la laitue vivante », les salades de Babylone Growers sont vendues 12 mois sur 12 en grande distribution, aux grossistes du Min de Brienne et aux industriels de la 4e gamme.

    Un investissement important

    « Il faut compter deux ans de réglages des paramètres et d’optimisation des cycles avant d’arriver à une production stable. » En 2022, les conditions de sécheresse (43 °C pendant plusieurs jours consécutifs) ont mis à mal la production. « Il a fallu une deuxième levée de fonds pour redémarrer le système et installer de nouveaux équipements, dont un système de brumisation à très haute pression. » Un investissement important qui commence à porter ses fruits.

    « Les conditions climatiques, qui devraient être exceptionnelles, deviennent régulières. Récemment, le printemps pluvieux a favorisé le développement de maladies fongiques, ce qui a fait baisser l’offre au niveau national. Il a démontré l’intérêt d’un système protégé et d’un environnement maîtrisé de production », assure Daly Ketari.

    Une fois que cette première unité atteint sa vitesse de croisière, l’entrepreneur projette une extension d’un hectare, avec des perspectives de développement de culture de plantes médicinales. « Un programme de R&D va être lancé pour piloter la fertilisation, de manière à favoriser la synthèse de principes actifs, qui pourront ainsi être extraits en plus grande quantité. »

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