LCA (La Coopération agricole) a organisé une restitution des échanges avec une centaine de jeunes, issus du milieu agricole ou simples citoyens, pour recueillir leur vision de l’agriculture demain.
Une expérience de démocratie collaborative, entre janvier et mars 2023, organisée dans cinq villes et au Salon de l’agriculture, a permis de recueillir les doutes et les espoirs d’un panel représentatif de la nouvelle génération. « C’est une bonne chose d’avoir été écouté sans jugement. On a envie d’être partie prenante de la réflexion », a déclaré un des participants, qui s’est déplacé de Narbonne au Palais d’Iéna à Paris, le 5 juin dernier, pour prolonger l’échange au Conseil économique social et environnemental.
Ces débats ont révélé qu’une grande partie des jeunes citoyens sont inquiets de ce qu’ils ressentent comme les excès d’une certaine agriculture. Mais ils sont aussi trop souvent amenés à négliger leur alimentation, variable d’ajustement de budgets de plus en plus contraints par le coût des logements. « On n’est pas tous égaux face à l’alimentation », a confirmé Kenzo.
La question du prix : un sujet des principaux sujets de tension
La question du prix, à la fois en matière d’accessibilité et de coût de revient pour le producteur, est apparu comme un sujet des principaux sujets de tension. « En revanche, les modes de production, le plaisir de manger, ou l’Europe ont été très peu cités par les participants », a pointé Dominique Chargé, président de LCA. Au fil des échanges, les jeunes citoyens ont mesuré la complexité du sujet et exprimé leur sentiment d’impuissance face à une situation qui leur semble inextricable.
En face, les jeunes agriculteurs et salariés des filières agricoles sont conscients des enjeux. Pour autant, ils sont remplis d’espoir, car ils perçoivent des voies possibles pour trouver des solutions et sont prêts à relever le défi, comme en a témoigné Manon Pisani, éleveuse de porcs. « Le monde agricole doit continuer à s’adapter, mais surtout il ne faut pas opposer les modèles. Il faut impliquer tous les maillons de la filière, y compris la transformation. Et nous devons mieux communiquer sur les progrès déjà réalisés. »
La transformation de l’agriculture se joue sur le temps long
Car les jeunes l’ont rappelé : « Nous avons besoin de mieux comprendre ce qu’il y a dans notre assiette et attendons des réponses concrètes pour mieux manger. »
La balle est donc désormais dans le camp de La Coopération agricole. « Nous devons tout faire pour mériter votre confiance et avons la responsabilité de créer des liens, de jouer le rôle de médiateur et de mobiliser le collectif pour vous apporter des réponses », a assuré Dominique Chargé, tout en soulignant que la transformation de l’agriculture se joue sur le temps long.
