Forum économique breton : pour une transition heureuse

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    La 5e édition du Forum économique breton s’est tenue à Saint-Malo, autour de « il est où le bonheur ? ».

    © végétable

    Les 11 et 12 septembre derniers, Saint-Malo accueillait son désormais traditionnel grand rendez-vous de rentrée, qui rassemble les acteurs économiques du territoire breton pour deux jours de conférences et de réflexion sur les enjeux majeurs que sont l’acceptabilité (du changement), l’attractivité, la souveraineté, la sobriété et l’égalité.

    « Notre modernité nous interroge, forcément. Avons-nous répondu aux attentes d’une société plus complexe, plus fracturée, plus déstructurée ? L’avons-nous comprise ? Quelles sont nos fiertés ? » a questionné Christian Pousset, fondateur et secrétaire général du FEB. « Le Forum économique breton prend donc sa part. Il incarne la volonté de la Bretagne d’être une région à la pointe des défis du temps, une région forte, souveraine, et qui sait trouver la force de se réinventer et d’accompagner les grandes bascules du temps : économie, démographie, inclusion, transitions… »

    L’agriculture, secteur majeur sur ce territoire (3,7 % des emplois bretons contre 2,2 % en France, selon un rapport de la Chambre régionale d’agriculture de 2022) , tenait une bonne place dans le riche programme des débats. « Le bonheur est aussi dans nos assiettes, avec le plaisir de manger », a souligné Loïg Chesnais-Girard, président du Conseil régional de Bretagne.

    « Nous avons besoin d’un revenu digne »

    « À condition de reconnaître les efforts et les progrès que nous avons réalisés et de nous donner de la visibilité quant à nos revenus », a rappelé Nelly Moro, agricultrice dans les Côtes-d’Armor. « Pour assurer le renouvellement des générations, nous avons besoin d’un revenu digne, mais aussi de sécurité pour pouvoir nous projeter dans l’avenir. » Une boussole pour donner un cap aux investissements sur l’exploitation, nécessaire pour s’adapter aux changements climatiques, aux enjeux énergétiques.

    « Certains plaident pour la décroissance. Dans ce contexte, est-ce que nous devons nourrir seulement les 3 millions de Bretons ? » a également interrogé Gurvan Cédelle, lui aussi exploitant costarmoricain. « La Bretagne ne doit pas se renfermer sur elle-même, elle doit assumer de produire pour tous le territoire. Et compte tenu des évolutions climatiques, la bande ouest de l’Europe, c’est-à-dire toute la façade atlantique, aura un rôle majeur pour alimenter les autres régions à l’avenir », a assuré Loïg Chesnais-Girard.

    Avec près de 6 000 visiteurs en deux jours cette année, la participation croissante à cet événement, complété cette année par des groupes de réflexion, témoigne de l’investissement des partenaires et des décideurs locaux, de leur mobilisation, de leur volonté d’adresser de manière transverse les défis qui se posent. « Cette dynamique d’intelligence collective est certainement une raison d’être optimiste et de poursuivre, non pas la quête, mais la coconstruction de notre bonheur », a remercié Christian Pousset.

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