Plus 13 % de superficie certifiée bio en fruits en un an, plus 21 % en légumes : les chiffres présentés par l’Agence Bio témoignent d’une dynamique de conversion toujours puissante en production et d’une dynamique soutenue du marché français côté consommation.
Les chiffres sont surprenants : l’Agence Bio annonce quelque 46 000 ha de verger certifiés ou en conversion en 2018, alors que le France compte au total 198 000 ha de verger d’après le Scees (chiffres 2017). Ce qui signifie qu’à ce jour près du quart du verger français serait tourné vers la bio… Quant aux légumes frais, l’Agence Bio annonce plus de 29 000 ha certifiés bio ou en conversion, alors que la France comptait environ 222 000 ha de cultures légumières en 2017. Le ratio de la superficie légumière convertie au bio serait donc de 7 %, niveau qui nous semble assez en phase avec la réalité actuelle du marché, alors que la proportion observée en fruits ne manque pas de nous interroger.
Le rapport de l’Agence Bio observe en 2017 un fort courant de conversion en fruits à noyau (+ 40 %), notamment pour la prune de transformation et la pêche. Côté marché, la consommation française de produits alimentaires bio a encore progressé de 15,7 % en un an et tutoie la barre des 10 milliards d’euros. Ces dépenses se ventilent entre 9,14 milliards TTC consacrés par les ménages (soit 5 % de leurs achats alimentaires), 555 millions HT par la restauration hors domicile, dont 319 en restauration collective. Côté commerce de détail, la grande distribution gagne des parts de marché à 49 %, conséquence directe des efforts de déploiement des linéaires et des gammes bio depuis 2017. Les ventes de produits bio par les enseignes généralistes ont été multipliées par 1,5 entre 2016 et 2108. Le canal drive progresse de 77 % et pèserait 9 % de parts de marché, derrière les magasins de proximité à 62 % et qui détiennent 11 % de parts de marché. Quant aux magasins bio spécialisés, malgré les très nombreuses ouvertures, ils n’augmentent que de 7,7 % et leur part de marché recule de 2 points, à 34 %. La vente directe se maintient à 12 % de parts de marché avec une progression de 12,8 %. Les fruits et légumes frais constituent la première famille de produits alimentaires frais bio et pèsent 19 % des achats des ménages, devant la crémerie (17 %) et les viandes (10 %). 34 % des F&L bio sont achetés en GMS, contre 43 % en magasins spécialisés. La vente directe s’octroie ici une très belle troisième place avec 22 % des achats de F&L frais, ce qui en fait un circuit à part entière, à prendre sérieusement en compte. Les importations de produits bio progressent au rythme du marché pour un montant de 1,89 milliard d’euros au stade de gros. Le niveau d’autonomie français et assez relevé en légumes frais, à 77 %, l’Union européenne (Espagne, Italie) assurant l’essentiel du complément avec une contribution marginale des pays tiers. En revanche, en raison notamment de la place de la banane et des agrumes, la France ne s’auto-approvisionne en fruits bio qu’à hauteur de 42,6 %. Les 58 % restants sont pourvus à parts quasi-égales par les autres pays de l’UE et les pays tiers (en banane principalement).