La première puissance mondiale pratique une économie basée sur un libéralisme de façade, mais se prépare à entrer ostensiblement dans un protectionnisme pour affirmer les intérêts corporatistes de ses filières.
L’agriculture des USA, une nation composée de 52 états, est régie par le Farm Bill (loi agricole, une sorte de Pac à l’américaine) aménagé et adopté tous les quatre ans après discussions entre l’administration et le Congrès, une sorte de cadre définissant les actions prioritaires assorties des financements ad hoc, et adapté politiquement aux conjonctures locales comme internationales. Ce fil conducteur traduit réellement la politique agricole de l’Union, organisée en lobbys puissants dominés par les filières comme les céréales, les oléagineux, les viandes, le lait, le coton, les fruits et légumes… mais nécessairement ouverts au monde, avec des soldes extérieurs très différenciés. La balance agroalimentaire globale est négative (-48,6 Md$ en 2023), mais au regard des valeurs des flux cumulés (export + import de l’ordre de près de 400 Md$) ce taux est bas (12 %) comparé à celui de la balance extérieure des fruits, légumes et pommes de terre (33 %, soit un déficit de -17,3 Md$, pour des flux cumulés de 53 Md$) sur ce même exercice. Le ratio et le résultat du commerce extérieur de cette seule filière sont très décevants à ce stade, même si on note quelques performances d’espèces ou de groupes de produits. Il y a donc à craindre des mesures correctrices tarifaires ciblées dès l’arrivée au pouvoir du nouveau président des USA.
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