Les résultats d’une analyse des tendances de consommation en 2025 montrent une perception biaisée de l’inflation par les Français.
« La hausse des prix ralentit. » Laurent Landel, président de Bonial France, est catégorique. Selon un sondage Opinion Way pour Bonial, la décrue apparaît très nette. Si l’augmentation de l’inflation s’est montrée importante entre 2022 et 2023, elle est revenue, en mars 2025, à 0,8 % seulement (elle était de 0,6 % en 2021). Mais la perception des Français demeure élevée, même si elle diminue aussi un peu : les trois quarts des Français, surtout de plus de 65 ans, estiment que les prix d’achat « contraints » et alimentaires continuent à exploser. « Un effet retard des perceptions, par rapport à la réalité objective des chiffres depuis trois ans », observe Frédéric Micheau, directeur général adjoint d’Opinion Way.
Résultat : 76 % des Français se déclarent incapables d’investir, 54 % d’épargner, 48 % de partir en vacances. Plus grave encore, 35 % affirment ne pas vivre décemment et 32 % ne pas pouvoir régler leurs dépenses jusqu’à la fin du mois ! Dans ces conditions, les achats plaisirs restent en retrait. Et hypothèse : le sondage montre que, si leur pouvoir d’achat augmentait à présent, les Français privilégieraient plutôt l’épargne.
Une sensibilité exacerbée
Cette « sensibilité exacerbée » entraîne les deux tiers des Français à vouloir continuer à faire évoluer leur comportement d’achat. Ils désirent être encore plus attentifs aux prix (36 %), recherchent davantage de promotions (31 %) et s’imposent des restrictions (48 %), en particulier dans la consommation d’énergie, les loisirs les déplacements et… les achats alimentaires.
Leurs choix se portent aussi sur les lieux de leurs courses, en privilégiant les grandes surfaces, le discount, en démultipliant ces lieux, en préférant les MDD et les achats de seconde main. Les « enseignes qui rassurent », par leur positionnement prix bien mis en avant, constituent un top 3 immuable depuis trois ans : Lidl (à 67 %), E. Leclerc (à 66 %) et Aldi (à 55 %).
Cependant, 8 Français sur 10 désirent ne pas se priver, même si 90 % estiment que, à l’heure actuelle, « cela coûte plus cher de se faire plaisir ». Seuls 46 % pensent réellement acheter ce qu’ils veulent au quotidien.
Cette perception d’une augmentation excessive des prix concerne tous les produits, alimentaires ou pas. « Une vraie lame de fond. » Selon Laurent Landel, des solutions demeurent pourtant, pour « déclencher l’achat, comme proposer des promotions ou placer du service au cœur de l’offre ».