Prince de Bretagne et Enza Zaden organisaient, le 11 octobre, une journée dédiée aux courges pour les expéditeurs du cadran et les acheteurs de la distribution. L’occasion de discuter des leviers possibles pour renforcer la filière et dynamiser la consommation de courges en France.
La Bretagne est le premier bassin de production de courges en France, avec une spécialisation forte en potimarron, qui représente près de 50 % de la production française. Marcel van Diemen, responsable R&D du programme courges chez Enza Zaden, assène que « les courges qui poussent ici ont une saveur particulière, d’un niveau supérieur ». C’est cette qualité et cette technicité qu’ont voulu mettre en avant Prince de Bretagne et le semencier Enza Zaden en conviant leurs clients à une journée à la fois instructive et gourmande dans le nord du Finistère. Le challenge pour la filière est multiple. « Reconquérir le marché local, mais aussi augmenter la fréquence d’achat et capter de nouveaux consommateurs », a déclaré Marc Kerangueven, producteur de courges et président de la Sica Saint-Pol. Selon lui, le marché bénéficie encore d’un potentiel de développement. Car aujourd’hui seuls 3 ménages français sur 10 en moyenne achètent des courges, contre 7 sur 10 pour la courgette, sa cousine estivale.
« Après avoir multiplié la consommation de courges par deux entre 2017 et aujourd’hui, nous avons l’ambition de contribuer à la doubler encore d’ici 2027 », a annoncé Hervé de Saint-Pierre, directeur d’Enza Zaden France. « Les courges matchent très bien avec les habitudes alimentaires des nouveaux consommateurs : végétarien, sans gluten, local, facilement bio. Leur coté réconfortant et doux leur confère beaucoup de succès en hiver, mais on pourrait très bien défier les stéréotypes et créer de nouveaux moments de consommation. Pourquoi pas les consommer au barbecue ou en gaspacho dès le mois d’aout ? » a lancé Simon Gilles, chef de produit courges Europe pour Enza Zaden. Dans cet objectif, Enza Zaden souhaite contribuer à rendre les courges aussi populaires que la patate douce ou la courgette, en les présentant comme une alternative aux féculents. « La priorité est de répondre de façon basique aux consommateurs, en particulier les plus jeunes, sur leurs interrogations sur les usages : comment éplucher et cuire un butternut ? quel plat préparer avec un potimarron ? » insiste Frédéric Dokhan, consultant du cabinet Segments, venu apporter son expertise sur le comportement du shopper lors d’une table ronde en fin de journée.
Avec des aspects très divers et des nuances de gout, la diversité de la gamme courges est atout pour répondre à la curiosité des amateurs, « à condition de donner des repères pour qu’ils puissent se projeter sur les préparations possibles de tel ou tel type de courge ». Enfin, la communication peut être axée sur les bienfaits nutritionnels et santé. Pourquoi pas en comparant les courges à la pomme de terre, puisqu’elles se déclinent aussi bien en gratin, en purée, en soupe… Ou à la patate douce, qui a également connu une forte progression ces dernières années. La valeur énergétique du potimarron est nettement plus faible (45 kcal/100 g contre 60 pour la patate douce et 76 pour la pomme de terre), avec un apport en de bêta-carotène intéressant, comme la patate douce.