Démythifier les idées reçues sur les consommateurs de produits bio permet de repenser leur image-prix et accessibilité-prix.
Les consommateurs bio sont-ils les plus riches ? Pas vraiment, nous éclaire une dernière étude de Retail&Detail, compilant des sources de données officielles courantes. Ainsi, 2 7% des moins aisés (revenus de moins de 1 000 € par unité consommateur) consomment des produits bio au moins une fois par semaine ou tous les jours (dont 9 % tous les jours). Cette part, 9 % pour une consommation quotidienne, est la même pour ceux dont les revenus sont situés dans la tranche 1 500-2 000 €, et la tranche la plus élevée de revenus (+2 500 €). Elle s’élève même à 12 % sur l’avant-dernière tranche (2 000-2 500€)*.
L’enjeu numéro un est en fait de regagner de la part de consommation : si le pourcentage de consommateurs bio exclusifs quotidien s’est maintenu autour de 2 %, le pourcentage des autres consommateurs quotidiens est passé de 13 % en 2021, à 7 % en 2022 ! Toutefois, le « prix » reste le principal frein à la fois chez les non-consommateurs et chez les consommateurs réguliers (« les produits biologiques sont trop chers », dans le baromètre), devant le choix (« l’offre de produits est insuffisante »).
Une bonne image accessibilité-prix
Mais les fruits et légumes ont une carte à jouer, car ils sont de loin les plus consommés avec les œufs et le lait. Ils ont une bonne image accessibilité-prix, à la fois par leur diversité et visibilité en magasin bio spécialisé, contrairement à la viande (frein du prix) ou aux plats cuisinés (manque de choix particulièrement marqué en frais).
Mieux : « Les magasins spécialisés bio proposent souvent des produits plus accessibles que le bio des grandes marques en grande distribution, et parfois moins chers ou à peine plus chers que le conventionnel. Ceci est encore plus vrai sur les fruits et légumes et le vrac. Il faut le faire savoir ! », invite Fabien Foulon, expert chez Retail&Detail. Il recommande aux magasins bio de prioriser les « investissements prix » sur les produits pour lesquels les clients sont les plus attentifs aux prix, comme les fruits et légumes.
L’idée serait de lisser leur variabilité (prix fixe), pour en faire un repère d’achat. Fabien Foulon prend l’exemple d’un « bon prix » pour le client et le producteur, à travers une offre de fraises bio et locales (voir ci-dessous).
* D’après le Baromètre Agence bio – Obsoco 2022.