Des espoirs dans les vergers de cerise

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    Comme tous les deux ans, la station expérimentale de la Tapy a présenté un point technique en cerise en juillet.

    journée cerise La Tapy
    Alexandra Lacoste © végétable

    « Nous vivons une année atypique concernant la météo, avec des précipitations importantes à Carpentras », souligne Alexandra Lacoste, directrice de l’AOP Cerises de France, le 9 juillet dernier ; lors de la présentation technique cerise au domaine de la Tapy du CTIFL, dans le Vaucluse. « Et de petits volumes de cerises ont été récoltés jusqu’ici, avec de gros calibres 26 et 28 en majorité, attractifs au niveau du détail. » Si, en juin, 77 % des cerises consommées proviennent de France, l’import s’installe toute la saison, dont la moitié d’Espagne et un volume important de Belgique.

    Côté production, « la pression parasitaire dans les vergers s’est avérée un peu plus précoce », continue Aliénor Royer, ingénieure d’expérimentation au CTIFL. La floraison a été abondante, mais beaucoup de chutes physiologiques ont été constatées, ainsi que des fruits doubles et des éclatements. Les essais répulsifs contre la Drosophila suzukii continuent, « avec des produits alternatifs peu concluants », avoue l’ingénieure. Combiner les leviers de lutte, tenter d’autres produits… portent des espoirs : deux projets du CTIFL de Balandran donneraient des résultats encourageants.

    En particulier, Adrien Le Navenant, ingénieur de recherche à l’Inrae, copilote le projet AIDS-DS, portant sur la lutte biologique par acclimatation d’un parasitoïde, la microguêpe Ganaspis kimorum, qui parasite la drosophile. Des lâchers expérimentaux ont eu lieu en 2022 et d’autres sont prévus cette année. Car « au Canada, on constate déjà moins de Drosophila suzikii grâce à au Ganaspis » : des échanges et de nombreuses collaborations sont en cours avec ce pays, les États-Unis, l’Italie… Dernier espoir : celui apporté par deux ingénieurs de Michelin et leurs filets « gonflables » destinées aux vergers, de pommes comme de cerises. Peu énergivore, moins coûteuse (5 000 € par an et par hectare sur quinze ans) que le déploiement des filets actuels, leur invention permettrait, entre autres, une étanchéité aux ravageurs.

    © AOP cerises de France