Les effets de la crise du coronavirus ont perduré sur les achats de pommes de terre en magasin, sur la période août 2020-août 2021. Le transfert de consommation qui s’est réalisé entre le hors domicile et le domicile s’est poursuivi, mais de manière moindre que durant la période précédente.
« Les achats des ménages, inférieurs à ceux de la campagne 2019-2020 (- 0,9 % en volume, – 6 % en valeur), sont restés toutefois supérieurs à ceux de la campagne 2018-2019 (+ 7 % en volume) », souligne le CNIPT (Comité national interprofessionnel de la pomme de terre). La campagne 2020-2021 a démarré sur une tendance positive, portée par les produits de saison et par les opérations de rentrée, notamment sur de gros conditionnements. « À l’automne 2020, les achats des ménages, favorisés par le deuxième confinement, ont été en croissance de 12 % de début octobre à fin novembre, par rapport à la même période de 2019 », détaille Ali Karacoban, responsable des affaires économiques au CNIPT. « Cette performance a été cependant d’un niveau bien inférieur au taux de croissance de 33 %, observé lors du premier confinement de mars-avril 2020. » La saison festive et le début d’année ont ensuite suscité un engouement auprès des ménages, notamment sur des offres adaptées aux plats conviviaux d’hiver. « Par la suite, dès le mois de mars 2021 et tout au long du printemps, les achats ont logiquement accusé un décrochage important. Un revirement de tendance par rapport à 2020, où cette période avait été marquée par une envolée spectaculaire des achats en lien avec le début de la crise sanitaire. » À partir de la mi-mai, synonyme de réouverture progressive des restaurants, les comportements se sont normalisés, « d’autant que les travailleurs à distance ont repris peu à peu le chemin de l’entreprise ». Cette situation a entraîné un recul des achats des ménages par rapport à 2020, d’un niveau plus mesuré que les semaines précédentes. « L’arrivée des produits de saison a apporté un nouveau souffle mais n’a pas inversé la tendance », pointe le spécialiste.
La taille de clientèle a progressé en 2020-2021 (+ 1,5 % par rapport à la moyenne sur cinq ans) dans le prolongement de la tendance observée les campagnes précédentes. La pomme de terre fraîche a gagné ainsi 220 000 nouveaux clients sur cette campagne… et près d’1,2 million de nouveaux acheteurs sur ces cinq dernières années. « Le produit a notamment recruté chez les familles avec un enfant, + 0,8 point par rapport à 2019-20 », analyse Ali Karacoban. La fréquence d’achat est restée stable, avec en moyenne 11 actes par acheteur sur la campagne. Le panier moyen en volume a connu, de son côté, un recul logique, de – 1,2 % par rapport à la campagne précédente après la frénésie des achats du premier confinement.
Les formats vendus entre 1 et 2 kg ont bénéficié d’un nouvel essor. En grande distribution, ils ont affiché une croissance de 48 % en 2020-2021 par rapport à 2019-2020 et de 85 % par rapport à 2018-2019. Les achats de ces formats ont été multipliés par 2,5 sur les cinq dernières campagnes. Leur part de marché représente désormais 17,6 % des volumes en GMS (+ 6 points en 2020-2021). « Cette tendance de fond confirme l’évolution des offres en rayon, en lien avec la mouvance sociétale et les besoins d’acheteurs. Ces derniers sont en recherche d’une offre adaptée à un nombre de portions, à un type de cuisson, à une recette, à une occasion de consommation… Ces petits formats permettent de recruter de nouveaux acheteurs, notamment chez les familles avec un enfant », explique Ali Karacoban.