Interlud organisait le 8 novembre un webinaire pour pointer les enjeux la logistique des circuits courts alimentaires de proximité et présenter quelques exemples concrets.
Face au défi de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’optimisation des livraisons en zone urbaine s’avère indispensable, y compris pour les flux dits en circuits courts. « Il faut que la logistique soit durable, on ne doit pas avoir des camionnettes de producteurs qui tournent dans tous les sens », insiste Christian Daniau, président de la Chambre d’agriculture de la Charente. La demande pour le local, comme le bio, est très forte de la part des politiques et donneurs d’ordre, mais « elle n’est pas forcément synonyme de revalorisation des produits et pas toujours assortie d’une organisation logistique adaptée. Elle doit être accompagnée pour construire des solutions durables ».
Le programme Interlud a pour vocation de guider les acteurs économiques et les collectivités en leur fournissant une grille de diagnostic et des pistes d’actions. 45 collectivités ont déjà signé une convention d’accompagnement avec Interlud. « Souvent, on observe des flux fragmentés, opérés par des acteurs qui ne sont pas des professionnels de la logistique. Mais les circuits courts ne sont pas simplement des mini-circuits longs et la recherche d’optimisation des flux est plus compliquée »*, constate Suzanne Friedrich, chargée de projet R&D et innovation chez Sogaris. Parmi les leviers possibles : créer des espaces d’échanges entre tous les acteurs pour mutualiser et concentrer les flux entre les fermes. « On parle beaucoup du dernier kilomètre mais il faut aussi réfléchir au premier kilomètre pour la ramasse chez les producteurs. » Suivant les volumes, les grossistes peuvent être plus à même de gérer les flux au niveau local vers les collectivités. « Via une bonne coordination au niveau des PAT, on peut mettre en relation tous les acteurs de la filière pour partager les problématiques et tous avancer dans le même sens », confirme Benoît Gilles, président du comité régional Interfel Centre-Val de Loire et directeur commercial Coercys.
Enfin, Suzanne Friedrich a rappelé que les enjeux de la logistique ne se limitent pas au transport et qu’il faut réfléchir à la question de l’immobilier, pour l’installation de hubs logistiques urbains et péri-urbains. « En milieu urbain, l’accès au foncier est plus difficile, avec des leviers financiers réduits pour ces structures de petite taille. »
* Circuit court : vente directe au consommateur ou avec maximum un intermédiaire commercial. Proximité : notion de local/rattaché à un territoire, même si la limite kilométrique est beaucoup plus floue (de 30 à 250 km suivant les institutions).