La filière champignon cherche des solutions pour redresser la barre d’une balance française des échanges structurellement déficitaire.
La filière champignon, réunie au sein de l’Anicc (interprofession du champignon de couche) et la FNSACC (cultivateurs de champignons français), a tenu une assemblée générale commune les 4 et 5 juin dernier dans l’Aisne. L’occasion, également, de visiter des champignonnières : cette année, les installations de production de Champicarde et la Champignonnière de la Perrière. « C’est l’intérêt d’observer deux systèmes de production différents », a commenté Réjane Mazier, secrétaire générale des deux organisations professionnelles. Don un système avec bacs de cultures, sans chariot élévateur, qui engendre toute une logistique de déplacements des bacs dans la salle de cueille, mais permet au personnel d’être au même niveau que les champignons à cueillir.
Au-delà des visites, pas de grands changements annoncés par rapport aux éléments écrits dans notre édition du mois d’avril (voir article page 45), mais un événement à l’image des mouvements à l’œuvre dans cette filière. Soulignons la présence d’un nouvel adhérent « montant », Cabane & Cie (les champignons landais commercialisés par Kultive), et l’émergence d’une toute nouvelle production dans la Haute-Marne depuis 2024, Champ’Ionne, rattachée au groupe Meyer, au cœur des attentions : l’entreprise prévoirait en effet la mise sur le marché de 2 000 t nouvelles pour le marché du frais*.
Stabilisation de la production française
Les chiffres diffusés lors de l’assemblée générale confirment une stabilisation de la production française autour de 75 000 t, avec des volumes qui ont globalement atteint leur niveau d’équilibre pour le transformé et une légère progression de la production pour le marché du frais grâce à de nouveaux entrants. Toutefois, certaines structures sont en difficulté, comme Champidor, en Dordogne, dont l’avenir est menacé à très court terme. La filière confirme la baisse des achats à l’importation de -8 % en volumes (à 41 823 t), au profit de l’origine France. Les adhérents ont par ailleurs rappelé l’existence de la charte origine France qu’ils veulent « pousser » comme base des échanges commerciaux avec les distributeurs.
En parallèle, la filière attend maintenant des retombées plus concrètes du programme de promotion du champignon en Europe (campagne cofinancée sur trois ans, une année s’étant déjà écoulée). En effet, l’année 2023 voit une baisse des volumes achetés de -4 %, non pas en pénétration (légèrement en hausse à 66,8 % des ménages), mais plutôt du fait de la baisse des grammages des barquettes. Dans sa principale activité de R&D, précisons enfin que l’Anicc poursuit deux programmes de recherche appliquée : l’un sur l’identification d’alternatives pour la lutte contre les maladies et ravageurs du champignon, l’autre sur la recherche de composants plus durables dans les substrats de culture. Un nouveau matériau 100 % biosourcé semble donner des résultats « très satisfaisants ».
* Source : Journal des entreprises.