Le contexte économique actuel intensifie les arbitrages des ménages français. La pomme de terre fraîche ne fait pas exception.
Selon une étude Kantar publiée fin juin, à l’occasion d’un webinaire organisé par France Agri Mer, le CNIPT et le GIPT, la consommation de fruits et légumes frais est marquée par des volumes en repli de 0,8 % entre mai 2023 et mai 2024. Une décroissance moins forte cette année que sur d’autres produits de grande consommation. « Avec l’inflation qui s’installe, les ménages ont tendance à faire de plus petits paniers et à revenir plus souvent en rayon », note l’organisme. Le circuit des HMSM (hypermarchés et supermarchés) demeure incontournable à la distribution de fruits et légumes frais, pour près de la moitié des volumes (49,5 %).
Toutefois, sur le long terme, les EDMP (enseignes à dominante marques propres) et les magasins frais affichent une progression constante. Leurs parts de marché, entre mai 2020 et mai 2024, passent respectivement de 14,5 % à 16,2 % et de 4,3 % et 6,1 %. Kantar souligne que la proximité, le online et les magasins frais se portent mieux cette année sur les fruits et légumes et que la situation est plus délicate en hyper et dans certains circuits spécialisés.
Des difficultés en volumes
Le marché de la pomme de terre fraîche, lui, rencontre des difficultés en matière de volumes sur cette même période d’un an (-3,5 %). Elles sont dues notamment à la baisse de la fréquence d’achat, mais surtout à la diminution du panier moyen sur un an. Sur la période étudiée, c’est en septembre 2023 que les dépenses allouées à ce produit ont été au plus haut.
Le prix au kilo, lui, a augmenté (+13,2 %) à 1,41 €/kg en moyenne sur un an, arrêté à P5. Les quantités achetées par acheteur sont, elles, à leur niveau le plus bas depuis cinq ans. Le circuit des HMSM reste clé pour la pomme de terre fraîche, même si une perte de vitesse est observée dans les supermarchés sur cette même période.
Kantar indique que sur un an, seuls les quadragénaires augmentent leur achat en volume. Les sexagénaires, septuagénaires et plus deviennent, quant à eux, les clients les plus importants de ce marché avec des volumes qui continuent de progresser.
En volume (85 %) et en valeur (78,8 %), l’offre préemballée domine le marché. Alors que l’offre vrac, dont les volumes sont au plus bas depuis cinq ans, voit sa taille de clientèle diminuer, même si elle est plébiscitée les familles les plus aisées et les seniors. Les petits formats représentent l’essentiel de la valeur sur un an : 28,5 % pour le filet de 2,5 kg, 26 % pour celui de 1 à 2 kg, contre 3,2 % pour le 10 kg et plus. En volume en revanche, le 2,5 kg plonge de 19,5 %, alors que le 1 à 2 kg grimpe de 22,1 %.
Au global, tous les types de pomme de terre préemballés tirent leur épingle du jeu et augmentent leur taille de clientèle sur un an. L’offre « vapeur » rencontre des difficultés en volume (-4,7 %), alors que l’offre « frites » connaît une forte progression (+19,3 %), toute comme le micro-ondable (+13,5 %). Le segment « four », lui, est à + 1,6 %.
