La cerise se veut solidaire

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    Depuis février, « C’est qui le Patron ?! » affiche ses projets dans la filière fruits et légumes pour 2025.

    © C’est qui le Patron ?!

    Le déploiement de « C’est qui le Patron ?! » commencera par les cerises solidaires, à l’initiative d’un producteur qui a sollicité la marque en 2024. Les consommateurs de la SCIC « La société des consommateurs » sont allés à la rencontre des arboriculteurs de Sicoly et ont pris conscience de l’enjeu de maintenir une filière française.

    « En dix ans, la production de cerises a baissé de 21 % et le nombre de producteurs de 36 %. Un vrai signal d’alerte pour la filière alors qu’environ un tiers des cerises que nous achetons viennent de l’étranger », note Elsa Satilmis, en charge du développement des filières fruits et légumes. Compte tenu du vieillissement des vergers et de la nécessité pour les producteurs d’investir dans des pratiques plus vertueuses pour l’environnement, la rémunération actuelle des cerises est insuffisante.

    « Actuellement, le cœur de gamme calibre 24+ représente, selon les années, près de 60 % du volume et est très largement sous valorisé, bien en-deçà de son coût de production réel », rappelle Nicolas Laurent, arboriculteur et administrateur de Sicoly. « Or nous devons investir dans des filets de protection contre Drosophila suzuki, des techniques alternatives au désherbage, le travail du sol. Nous voulons montrer que l’on peut gagner sa vie avec la cerise, pour que les jeunes aient l’envie de se lancer en production. »

    Des critères bien explicités

    C’est pourquoi, cette année, elle sera le premier fruit solidaire lancé sous la marque « C’est qui le Patron ?! », en mobilisant les consommateurs à travers un questionnaire en ligne pour rechercher le meilleur compromis entre le coût de production et le consentement à payer, pour un produit à la traçabilité garantie. Selon des critères bien explicités (origine, niveau de rémunération, type de culture, calibre, maturité, poids et emballage) permettant de cibler une référence, un niveau de prix d’achat au producteur est garanti et un prix de vente en rayon conseillé est déterminé.

    « Cette démarche est innovante, car les consommateurs sociétaires viendront vérifier par eux-mêmes que la plus-value a bien ruisselé jusqu’à nous », déclare Nicolas Laurent. « Nous sommes enthousiastes, avons hâte de démarrer et d’observer comment les centrales d’achat vont s’engager. Ce sont les consommateurs, par leurs actes d’achat, qui ont les clés pour sauver les producteurs. »