Végéphyl, plateforme d’échanges sur la santé des végétaux, a organisé la 13e édition de la Conférence internationale sur les ravageurs et auxiliaires en agriculture.
La Ciraa (Conférence internationale sur les ravageurs et auxiliaires en agriculture), du 29 au 31 octobre, a rassemblé à Montpellier 260 professionnels, représentants du secteur phytosanitaire (firmes, expérimentateurs, consulting), semenciers, distributeurs et coopératives, conseillers agricoles, membres de la recherche. Après une première journée thématique sur les vertébrés nuisibles (campagnols, oiseaux, sangliers), la deuxième a présenté les derniers résultats d’expérimentation sur la gestion des insectes ravageurs des cultures.
Dans un contexte de diminution du nombre de substances actives insecticides disponibles et efficaces, de nombreuses expérimentations visant à comprendre les mécanismes de résistances des variétés cultivées à leurs ravageurs sont menées, dans l’objectif d’établir de nouvelles stratégies de lutte. Par exemple, des travaux de Mathieu Tiret (Inrae) ont ainsi montré une forte variabilité intra-espèce chez le chou et le navet dans la résistance à l’altise d’hiver. L’analyse du déterminisme génétique de cette résistance permettrait à terme d’améliorer ce caractère dans les cultures, pour les gérer de manière plus durable.
Anticiper les attaques dans les cultures
D’autres études s’intéressent à la compréhension de la dynamique de population des ravageurs et à la construction de modèles descriptifs et prédictifs de leur développement, afin d’anticiper les attaques dans les cultures. Un cas concret de l’utilisation de ce type de modèle a été montré par Céline Charles, responsable technique de la Sicoly dans les Monts-du-Lyonnais.
L’utilisation d’un modèle canadien (Cipra) et sa transposition aux suivis des population de cicadelle et punaise diabolique réalisés dans les vergers de pêchers de la coopérative a permis « d’anticiper la dynamique des insectes et de proposer des stratégies de luttes efficaces au verger ». À savoir : fermer les filets avant l’arrivée des premiers individus, ajuster les applications d’ovicides et de larvicides en fonction des prédictions de premières pontes et éclosions, anticiper la migration vers d’autres cultures.
Par ailleurs, d’autres présentations se sont concentrées sur la résistance aux insecticides et sur l’utilisation d’auxiliaires et de plantes de service pour la lutte contre les ravageurs (acariens, punaises, pucerons) en cultures maraîchères. La dernière journée était consacrée aux méthodes alternatives (macro-organismes, micro-organismes, substances naturelles, médiateurs chimiques) et au bilan de programmes de recherche en protection intégrée des cultures.
Une médaille a été remise à Serge Kreiter en l’honneur de sa carrière dédiée à la protection des cultures, avec 400 publications à son actif, la formation de nombreux spécialistes en protection des plantes, ses travaux dans l’utilisation d’acariens prédateurs contre les acariens phytophages et son travail pour Végéphyl.
L’association donne d’ailleurs rendez-vous du 2 au 4 décembre 2025 à Angers, cette fois-ci pour la Cima, ou Conférence internationale sur les maladies des plantes.