Les pistes du CTIFL pour les producteurs de cerise

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    Nouvelles variétés, efficacité des filets sur vergers, des porte-greffe, et point sur les recherches étaient au menu d’une demi-journée cerise au CTIFL.

    Verger de cerise au CTIFL de Balandran
    Filets et bâches antipluie ont permis une belle récolte de cerises cette année au CTIFL. © végétable

    Le 4 juillet dernier, le CTIFL de Balandran, à Bellegarde (30), a convié la filière cerise à un point variétal et une visite de vergers. Les producteurs sont venus nombreux à ce rendez-vous, dans le contexte difficile du retrait de matières actives contre la Drosophila suzukii et autres ravageurs. La Tapy (dans sa phase terminale d’intégration au CTIFL, qui aboutit à la fin de l’année) était associée à l’événement.

    Aliénor Royer, ingénieure d’expérimentation cerise du CTIFL, a rappelé que, cette année, globalement, « l’optimisme était difficile : les pluies groupées après une période de forte sécheresse ont impacté la qualité des fruits ». Non seulement les drosophiles mais également les mouches de la cerise ont été insistantes très tôt. Beaucoup de fruits doubles ou éclatés, également, ont été dénombrés sur le secteur de La Tapy, à Carpentras. Le volume de 2023 a donc été inférieur à celui de 2022 dans ce secteur.

    Sa collègue Amandine Boubennec, ingénieure d’expérimentation cerise et impact du changement climatique sur l’arboriculture fruitière, a ensuite exposé les « qualités des porte-greffe nanisants ou semi-nanisants face au stress hydrique », lors d’une étude portant sur des variétés précoces, privées d’eau depuis mi-mai.

    Appréhender les facteurs déclatement des fruits

    Elle a aussi décrypté le projet débutant « Crack Sense », portant sur plusieurs espèces pendant quatre ans, associant sept pays de l’Union européenne et Israël, quatorze partenaires et un conseiller politique. Le but est de réduire les pertes au verger en appréhendant mieux les facteurs génétiques, du climat, des pratiques agricoles… qui provoqueraient l’éclatement des fruits, un « mécanisme observé de plus en plus » chaque année.

    « Il faut non seulement améliorer les techniques de détection mais aussi la collecte de données », a-t-elle précisé en appelant les producteurs à y participer. Deux parcelles de vergers de cerisiers, conduits en axes et en gobelets, entièrement couverts ont ensuite été visitées. 2023 a offert une « belle production (de plus de 11 tonnes/hectare) et 75 % de calibres supérieurs à 28 ». Pas de traitement depuis les plantations, une conduite de culture et des porte-greffe « de pointe » (semi-nanisants, donc) ont permis d’obtenir ces résultats, sur les rangs des six variétés observées.

    Ce qui a fortement intéressé les producteurs de cerise. En effet, ils envisagent tous d’investir dans des filets, devenus nécessaires, dont l’installation, ici en verger expérimental, a coûté entre 64 000 et 72 000 €/ha… avant l’inflation.

    Verger de cerise au CTIFL de Balandran
    Amandine Boubennec, ingénieure d’expérimentation cerise et impact du changement climatique sur l’arboriculture fruitière. © végétable