Avec 25 000 visiteurs, le Salon international des productions végétales spécialisées, qui s’est tenu du 17 au 19 janvier au parc des Expositions d’Angers, se rapproche de sa performance d’avant Covid et affiche son deuxième record de fréquentation , après celui de 2020.
Autour de 4 kilomètres d’allées, le Sival a réuni 700 exposants : semenciers, fournisseurs de matériels, de robotique et de solutions de biocontrôle, parmi lesquels les lauréats du concours Sival innovation 2023. Cette 36e édition du Sival a proposé 75 heures de conférences pendant trois jours et l’organisation de deux forums, plébiscités par près de 3 000 participants, lieux d’échanges et de partage d’expérience. Les professionnels se sont intéressés aux résultats d’expérimentation présentés par les centres techniques et aux innovations mises en avant par les fournisseurs de la filière.
Dimension internationale
Le Sival se veut international, avec la présence des délégations étrangères, l’organisation de visites sur le territoire et de nombreux échanges. C’est aussi le retour de la convention d’affaires VIBE en physique qui a accueilli plus de 180 participants. Le Sénégal a particulièrement été bien représenté, en perspective de l’organisation d’un salon à Dakar. « Sortons de nos frontières pour partager notre savoir-faire », a déclaré Bruno Dupont, président du Sival. Prévu en avril 2024, cette première édition aura pour ambition de « répondre aux attentes des professionnels sénégalais et contribuer à resserrer les liens entre nos deux pays ».
Visite du ministre
Lors de sa venue à Angers, le mercredi 18, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, a pris le temps de s’arrêter sur de nombreux stands. L’occasion pour les professionnels de lui faire part de leurs inquiétudes. Mais aussi pour le ministre de découvrir les solutions disponibles pour répondre aux enjeux d’une agriculture performante et durable. Enthousiasmé par ces innovations, il a rappelé la nécessité de s’appuyer sur la science, la formation et la recherche pour avancer dans le concret. « Nous avons besoin de redonner de la perspective aux productions, dans un contexte où plus rien ne semble acquis. » Il a également pointé l’enjeu de faire prendre conscience aux consommateurs de l’importance et de la valeur de l’alimentation. « Le juste prix est celui qui rémunère l’ensemble des acteurs de la filière, c’est l’objet des lois Égalim qui sont en cours de discussion. »
Sur la plupart des sujets qui préoccupent les professionnels actuellement (accès à l’eau, renouvellement des générations, dérogations de court-terme pour les produits phytosanitaire), le ministre s’en est remis au Plan de souveraineté fruits et légumes en cours de construction, qui sera présenté à l’occasion du Salon international de l’agriculture. « L’objectif est de reconquérir notre capacité à produire et d’inverser les tendances avant 2030, mais la réalité très hétérogène des acteurs de la filière rend la massification complexe », a reconnu Marc Fesneau.
Angers – « pépinière de ministres », a plaisanté Bruno Dupont – noue une relation particulière avec le monde du végétal. « Le secteur fait preuve d’innovation, de performance et de créativité pour s’adapter au changement climatique et assurer notre souveraineté alimentaire. En clôture de cette édition, trois projets ont été récompensés à l’occasion du concours Agreenstartup. « Il faut donner sa chance à la jeunesse, et montrer que notre secteur est innovant et positif », a insisté Bruno Dupont.